
Afin d’améliorer la qualité et la croissance de sa récolte, un agriculteur est aujourd’hui obligé d’utiliser des engrais. Les engrais les plus utilisés par les agriculteurs (agriculture bio exclue) sont les engrais minéraux, notamment à cause de leurs prix qui sont moins élevés que les autres types d’engrais, et parce qu’ils augmentent considérablement le rendement par hectare, beaucoup plus que tout autre engrais. Ils sont responsables d'une pollution massive des sols, mais sont surtout la cause majeure de pollution des eaux souterraines, principaux réservoirs d'eau potable.
Il existe trois principaux types d'engrais chimiques : les azotés, les phosphatés et les potasses. Ils apportent les éléments nutritifs dont les plantes ont besoin pour se développer et qui peuvent manquer dans les sols trop exploités.
Mais, une fois que la plante a absorbé les nutriments nécessaires à sa croissance (environ 89% des engrais déversés), où vont les 11% restants?
I/ Les conséquences sur l'environnement
1)Dépendance
Les éléments non-absorbés sont néfastes à tout l’écosystème entourant la plante, amoindrissant la quantité de vers et de micro-organismes (bactéries, champignons…) dans le sol, essentiels à la croissance de la plante. Cette destruction entraîne alors une dépendance aux engrais : plus le sol est pauvre en matière organique, plus les cultures ont besoin d’apports externes...
2)Stérilisation des sols
Couplé à un mauvais drainage, l'emploi intensif d'engrais risque la salinisation des zones trop arrosées, provoquant ainsi la stérilisation des sols et leur désertification ; on estime à 7 millions le nombre d’hectares ainsi devenus inexploitables, uniquement en Inde.
4)Les nappes phréatiques
Les nappes phréatiques, qui sont situées seulement à une centaine de mètres de profondeur, sont les principales réserves d’eau que nous consommons. Elles sont alimentées par l’eau de pluie qui s’infiltre dans le sol. L’eau de pluie emporte avec elle des particules de terre, de sels minéraux, d’engrais ou de produits chimiques répandus sur le sol. Et lorsque les terres agricoles sont saturées en engrais, l’eau emporte donc les NKP (azote, nitrate et potasse), qui polluent donc ces réserves en eau, la rendant impropre à la consommation. Les fleuves et rivières, étant alimentés par les nappes phréatiques, peuvent aussi être pollués. Cette pollution touche au final plusieurs écosystèmes ; les mers, les océans, les fleuves, les forêts, etc...
II/ Les effets sur l'Homme
Tout d'abord, l'Homme peut souffrir des engrais soit directement, soit indirectement. Les plus touchés par les dégâts directs sont évidemment les agriculteurs. Comme le montre le reportage "La mort est dans le pré", les substances chimiques utilisées dans l'agriculture ont encore des effets incertains : elles pourraient être la cause de nombreuses maladies (maladie de Parkinson, cancer, leucémie, etc...)
Par oppositions, les dégâts indirects nous concernent tous. En effet, lors de l'infiltration des sols, les nitrates (notamment) rendent l'eau des nappes phréatiques impropre à la consommation. Le danger est ici une intoxication par consommation et par accumulation d'élément dangereux pour l'Homme (nitrates, azotes, etc..).
De plus, la consommation d'animaux intoxiqués par ces mêmes éléments est un danger supplémentaire pour l'Homme.
Pour finir, l'emploi intensif d'engrais azotés peut causer des catastrophes écologiques (telles que la prolifération des algues vertes), pouvant être mortelles pour l'Homme.
Les engrais chimiques

Ce cours d'eau circulant lentement est pollué aux nitrates, qui provoquent une efflorescence algale en surface.


3)La couche d'ozone
La couche d’ozone est aussi affectée par ce problème, car les phénomènes de dénitrification et de volatilisation de l’ammoniac contenu dans les engrais azotés génèrent des gazs à effet de serre environ 150 fois plus actifs que le CO2. Viennent ensuite les engrais de synthèse (Les engrais de synthèse sont issus de substances transformées chimiquement), qui seraient responsables de l'émission annuelle de 2,2 Mt de N2O : environ 2,5 % de l'azote (N) des fertilisants épandus seraient irrémédiablement convertis en N2O, causant une attaque importante de la couche d'ozone.